Illustration
: Loïc Canavaggia
Prix
Public
: 16,50€
Éditions
: Midgard
Nombre
de
pages
: 462 pages
Date
de
publication
: 23/ 10/ 2013
Soyez
réalistes. Exigez l 'impossible !
À
quoi l'Apocalypse ressemblerait-elle, contée par un punk zombi ?
Qu'adviendra-t-il
si le QI des Français se trouvait d'un coup démultiplié ? Un
grand sursaut ? Une nouvelle Révolution, l'an 1789
version 2.0 ?
Est-il
bien sage pour un succube de s'amouracher d'un simple mortel ?
Les
gentlemen du futur pourront-ils régler leurs querelles au disrupteur
à vapeur, sans manquer aux règles de l'étiquette ? Et si La
Mort s'accordait un repos
mérité ?
Treize
nouvelles. Autant de sujets graves, traités entre des pages avec
sérieux.
Ne
laissez pas vos neurones s'étioler, offrez une cure de jouvence à
vos zygomatiques. Cessez de résister, accordez-vous une douce
violence...
De
toute évidence, PUNK'S
NOT DEAD a été écrit
pour vous.
Un
grand merci à Anthelme Hauchecorne pour sa confiance et cette
découverte devenue un coup de cœur littéraire et stylistique !
J'appréhende
toujours de devoir faire une chronique sur une recueil (un
cercueil en l’occurrence) de nouvelles, comment l'appréhender ?
Dois-je résumer chaque nouvelle et donner un avis sur chacune, ou
donner un avis globale et vous préciser celles qui m'ont le plus
marqué, interpellé ?! Je ne pense pas que résumer chaque
nouvelle soit percutant, dans le sens où une nouvelle est par
définition un texte plus ou moins court, ce n'est pas logique de
toutes vous les raconter sinon quel intérêt pour vous de vous
procurer ce magnifique ouvrage et de le savourer si ce n'est pour les
détails, qui sont des plus importants !!
Et
donc, la globalité me semble un bon compromis (ouvrez l'œil des
détails pourraient filtrer...). Ce cercueil est un recueil de
surprises, de découvertes, de relecture de mythes et de légendes, une
redécouverte de ma région natale qu'est le nord-pas-de-calais, la
région d'adoption de l'auteur, comment ne pas adhérer à cet
univers emplis de choses tellement fascinantes et parlantes ?
Mais attention, les treize nouvelles ne se ressemblent aucunement,
chaque univers est bien différent du précédent et du suivant, nous
passons d'un Budapest presque dystopique, aux fonds marins encore
inconnus en passant par une Angleterre futuriste répondant néanmoins
aux règles duellistes des gentlmen d’antan, sans oublier la
région du Limbourg en Flandres où les apparences peuvent être fort
trompeuses pour qui ne s'en méfie pas ou encore une France futuriste
ou la révolution a encore frappé et ou certaines personnes ont vu
leur QI démultiplié... Mais les lieux ne font pas tout, les
personnages que l'on peut croiser au fil des nouvelles sont pour
beaucoup dans cette création d'univers prenant et parlant, que
diriez-vous de redécouvrir La Mort, sous des traits
masculins, surchargé de travail en hommage à Terry Pratchet, ou
bien un détective privé en mission pour Marie Laveau, à moins que
vous ne préfériez rencontrer des créatures mythiques et
légendaires devenus pacifistes, ou des dragons des fonds marins, un
punk zombie vous contant son histoire alors, ou peut-être une
automate consciente et désespérée de la façon dont la traite les
humains ? Un succube vous plairait-il plus ?! Tout un panel
de personnages tellement différents en apparences mais, qui
finalement finissent par se rejoindre sur certains points sous la
plume enchanteresse de l'auteur.
Des
précisions sur quelques nouvelles qui m'ont parlé, interpellé
davantage que les autres. J'ai aimé chaque nouvelle de ce recueil,
il est néanmoins évident qu'un petit nombre ressort du lot pour
moi. Tel que par exemple Sale petite peste, le récit évoquant le
mythe de La Mort, un des 4 cavaliers de l'apocalypse et donc... un
être masculin, durant l'épidémie de peste. J'ai trouvé
intéressant d'avoir le point de vue de cette Faucheuse tant redoutée,
pendant une période où Elle ne devait vraiment pas chaumé, les
explications en aparté de l'auteur sont fascinantes et parfois
drôles, on en apprend davantage sur ce mythe des cavaliers de
l'apocalypse, ainsi que sur l'origine de la mort-aux-rats, accompagné
d'une fin étrangement touchante pour un texte abordant, une maladie
mortelle, La Mort, le styx, un amoncellement d'âmes et de
cadavres et La Pestilence... Comme quoi le style et l'humour
de l'auteur peut vous faire apprécier des sujets que vous n'auriez
peut-être pas abordé de cette façon au préalable !
La
ballade d'Abrahel, m'a beaucoup plu également, peut-être parce
qu'elle aborde l'univers des démons et des anges qui a tendance à
bien m'interpeller, non ce n'est pas parce qu'on parle d'un démon du
sexe qui fait que cette nouvelle m'a plu, pour qui me prenez-vous
donc ?! J'ai trouvé cette histoire touchante dans sa cruauté,
je crois qu'avec Anthelme Hauchecorne il faut se faire à l'idée que
le bonheur à un prix et généralement celui-ci est particulièrement
élevé et que l'on ne peut pas revenir en arrière, sous peine de
finir comme Orphée. L'auteur a su m'emporter dans cet univers que
j'apprécie déjà à la base mais, il a réussi à me le faire
redécouvrir et apprécié encore plus un mythe, une légende, certes
réécrite mais tellement bien écrite que s'en devient jubilatoire !
La
grâce du funambule, oui je sais on va me dire que c'était évident
que je reviendrais sur cette nouvelle, non pas parce qu'elle aborde
Roubaix et la gare de Lille mais, parce qu'il s'agit bien d'un texte
sur un jeune homosexuel qui rêve de vivre de sa passion, la mode, à
Paris. Alors qu'on se le dise et qu'on le comprenne bien, OUI, le
fait que Julian, le personnage principal, est gay a fait que mon
intérêt s'est d'un coup décuplé (j'ai un peu honte, en fait
non... on ne se refait pas (surtout si on n'en a pas envie)) mais non
ce n'est pas ce qui a fait que cette nouvelle restera dans ma
mémoire, peut-être est-ce dû au fait que je ne m'attendais pas à
trouver ce type de texte plus... réaliste dans ce recueil
majoritairement fantastique, steampunk, zombiesque... bref tout ce
que vous voulez mais pas « réel » , mais j'ai
trouvé une telle justesse dans ce texte, une poésie, il y a
quelques minutes encore je disais à Meli que l'auteur avait le don
de rendre la cruauté poétique et c'est exactement ce que j'ai
trouvé dans ce texte, une vie qui n'a rien d'évident, le monde de
la mode est rempli de charognards néanmoins, ce jeune homme le
survole tel un funambule, rien ne l'atteint, rien ne l'arrête, une
seule chose compte vraiment... atteindre son but ! (C'est
bien dit non ?! Oui je m'auto-congratule, il le faut parfois).
La
dernière nouvelle sur laquelle je tiens à revenir est la dernière
du recueil, Le roi d'automne, pour les personnes n'ayant pas lu Âmes
de Verre, cela ne pourra que vous donner envie d'en savoir plus
sur l'univers de la saga Le Sidh, et pour les personnes
l'ayant lu ça ne sera que du bonheur de retrouver le personnage
d'Ambre et cet univers si complet. Nous voici encore une fois dans le
Nord, ça fait tout de même bien plaisir de voir sa région mise en
avant dans un texte fantastiquement riche, c'est Samain et les Fialas
envoie leurs jeunes sous la surface pour les tester et tester leur
pouvoir... mais est-ce la seule raison ? C'est en suivant Kassem
et Ambre que vous le découvrirez, vivrez leur aventure d'un bout à
l'autre, en aurez le souffle coupez, les yeux écarquillez, vous
serez peut-être terrifiés par moment mais, croyez moi,
l'émerveillement face à cet univers vous fera vite oublier votre
peur ! N'hésitez plus entrez dans l'univers des Sidh !!
Que
pourrais-je ajouter... Vous l'aurez compris j'ai été conquise par
le style et la plume de l'auteur qui est piquant, fascinant, drôle
(dans la cruauté), poétique, une plume riche et parfaitement
travaillé qui nous prouve qu'un texte complet, riche, bien écrit,
complexe peut-être captivant et non barbant ou pompeux. Chaque
nouvelle est une petite pierre précieuse que l'on prend plaisir à
lire en long en large et en travers, on en scrute les détails, on
est happé par une histoire fascinante de base et encore rehaussé
par un style fantastique. Chaque nouvelle possède une forme
spécifique, on ne peut nier la qualité de cette forme même si le
fond ne plaît pas toujours à 100%.
Il
m'est impossible de terminer cette chronique sans vous parler du
livre objet, certes le contenu, les textes sont sublimes, mais c'est
aussi une magnifique couverture, chaque texte est présenté par une
illustration (je manque de superlatif) admirable, splendide
(merci dictionnaire des synonymes (oui ça fait 2h que je suis sur
cette chronique mon cerveau fatigue)) du très talentueux Loïc
Canavaggia que j'ai découvert avec Âmes de Verre mais que je
redécouvre ici, ces dessins sont vraiment d'une qualité
remarquable ! De plus Le roi d'automne nous offre un panel
d'illustrations de divers et talentueux illustrateurs ! Chaque
paragraphe de chaque nouvelle est séparé par un petit dessin que
j'ai bien apprécié, de petits détails qui font beaucoup pour un
livre et une lecture !
En
conclusion, y a-t-il vraiment autre chose à ajouter ? N'ai-je
pas tout dis ? Des histoires fantastiques, de multiples univers
fascinants, des personnages plus ou moins touchants, tout cela sous
une plume et un style à faire pâlir plus d'un auteur classique (non
je ne suis pas hypocrite, c'est faux, je m'insurge, je dis ce que je
pense et ressent) et des illustrations sublimes... que demander
de plus lors d'une lecture ?! Du réalisme ?! Pouvez-vous
affirmer que tout ce qui se déroule dans ce livre ne se passera pas
un jour ?!
Encore
merci à Anthelme Hauchecorne pour cette lecture et pour sa
confiance !
Il a l'air sympa :)
RépondreSupprimerUn recueil qui m'intrigue beaucoup depuis un moment, il faudrait que j'essaye de le trouver ! J'ai un peu peur qu'il ne me plaise pas, mais en même temps je pense que si j'accroche, je vais beaucoup aimer ^.^
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