lundi 11 novembre 2013

Punk's Not Dead de Anthelme Hauchecorne



Illustration : Loïc Canavaggia
Prix Public : 16,50€
Éditions : Midgard
Nombre de pages : 462 pages
Date de publication : 23/ 10/ 2013





 Soyez réalistes. Exigez l 'impossible !

À quoi l'Apocalypse ressemblerait-elle, contée par un punk zombi ?
Qu'adviendra-t-il si le QI des Français se trouvait d'un coup démultiplié ? Un grand sursaut ? Une nouvelle Révolution, l'an 1789 version 2.0 ?
Est-il bien sage pour un succube de s'amouracher d'un simple mortel ?
Les gentlemen du futur pourront-ils régler leurs querelles au disrupteur à vapeur, sans manquer aux règles de l'étiquette ? Et si La Mort s'accordait un repos mérité ?

Treize nouvelles. Autant de sujets graves, traités entre des pages avec sérieux.
Ne laissez pas vos neurones s'étioler, offrez une cure de jouvence à vos zygomatiques. Cessez de résister, accordez-vous une douce violence...
De toute évidence, PUNK'S NOT DEAD a été écrit pour vous.


Un grand merci à Anthelme Hauchecorne pour sa confiance et cette découverte devenue un coup de cœur littéraire et stylistique !

J'appréhende toujours de devoir faire une chronique sur une recueil (un cercueil en l’occurrence) de nouvelles, comment l'appréhender ? Dois-je résumer chaque nouvelle et donner un avis sur chacune, ou donner un avis globale et vous préciser celles qui m'ont le plus marqué, interpellé ?! Je ne pense pas que résumer chaque nouvelle soit percutant, dans le sens où une nouvelle est par définition un texte plus ou moins court, ce n'est pas logique de toutes vous les raconter sinon quel intérêt pour vous de vous procurer ce magnifique ouvrage et de le savourer si ce n'est pour les détails, qui sont des plus importants !!

Et donc, la globalité me semble un bon compromis (ouvrez l'œil des détails pourraient filtrer...). Ce cercueil est un recueil de surprises, de découvertes, de relecture de mythes et de légendes, une redécouverte de ma région natale qu'est le nord-pas-de-calais, la région d'adoption de l'auteur, comment ne pas adhérer à cet univers emplis de choses tellement fascinantes et parlantes ? Mais attention, les treize nouvelles ne se ressemblent aucunement, chaque univers est bien différent du précédent et du suivant, nous passons d'un Budapest presque dystopique, aux fonds marins encore inconnus en passant par une Angleterre futuriste répondant néanmoins aux règles duellistes des gentlmen d’antan, sans oublier la région du Limbourg en Flandres où les apparences peuvent être fort trompeuses pour qui ne s'en méfie pas ou encore une France futuriste ou la révolution a encore frappé et ou certaines personnes ont vu leur QI démultiplié... Mais les lieux ne font pas tout, les personnages que l'on peut croiser au fil des nouvelles sont pour beaucoup dans cette création d'univers prenant et parlant, que diriez-vous de redécouvrir La Mort, sous des traits masculins, surchargé de travail en hommage à Terry Pratchet, ou bien un détective privé en mission pour Marie Laveau, à moins que vous ne préfériez rencontrer des créatures mythiques et légendaires devenus pacifistes, ou des dragons des fonds marins, un punk zombie vous contant son histoire alors, ou peut-être une automate consciente et désespérée de la façon dont la traite les humains ? Un succube vous plairait-il plus ?! Tout un panel de personnages tellement différents en apparences mais, qui finalement finissent par se rejoindre sur certains points sous la plume enchanteresse de l'auteur.

Des précisions sur quelques nouvelles qui m'ont parlé, interpellé davantage que les autres. J'ai aimé chaque nouvelle de ce recueil, il est néanmoins évident qu'un petit nombre ressort du lot pour moi. Tel que par exemple Sale petite peste, le récit évoquant le mythe de La Mort, un des 4 cavaliers de l'apocalypse et donc... un être masculin, durant l'épidémie de peste. J'ai trouvé intéressant d'avoir le point de vue de cette Faucheuse tant redoutée, pendant une période où Elle ne devait vraiment pas chaumé, les explications en aparté de l'auteur sont fascinantes et parfois drôles, on en apprend davantage sur ce mythe des cavaliers de l'apocalypse, ainsi que sur l'origine de la mort-aux-rats, accompagné d'une fin étrangement touchante pour un texte abordant, une maladie mortelle, La Mort, le styx, un amoncellement d'âmes et de cadavres et La Pestilence... Comme quoi le style et l'humour de l'auteur peut vous faire apprécier des sujets que vous n'auriez peut-être pas abordé de cette façon au préalable !

La ballade d'Abrahel, m'a beaucoup plu également, peut-être parce qu'elle aborde l'univers des démons et des anges qui a tendance à bien m'interpeller, non ce n'est pas parce qu'on parle d'un démon du sexe qui fait que cette nouvelle m'a plu, pour qui me prenez-vous donc ?! J'ai trouvé cette histoire touchante dans sa cruauté, je crois qu'avec Anthelme Hauchecorne il faut se faire à l'idée que le bonheur à un prix et généralement celui-ci est particulièrement élevé et que l'on ne peut pas revenir en arrière, sous peine de finir comme Orphée. L'auteur a su m'emporter dans cet univers que j'apprécie déjà à la base mais, il a réussi à me le faire redécouvrir et apprécié encore plus un mythe, une légende, certes réécrite mais tellement bien écrite que s'en devient jubilatoire !

La grâce du funambule, oui je sais on va me dire que c'était évident que je reviendrais sur cette nouvelle, non pas parce qu'elle aborde Roubaix et la gare de Lille mais, parce qu'il s'agit bien d'un texte sur un jeune homosexuel qui rêve de vivre de sa passion, la mode, à Paris. Alors qu'on se le dise et qu'on le comprenne bien, OUI, le fait que Julian, le personnage principal, est gay a fait que mon intérêt s'est d'un coup décuplé (j'ai un peu honte, en fait non... on ne se refait pas (surtout si on n'en a pas envie)) mais non ce n'est pas ce qui a fait que cette nouvelle restera dans ma mémoire, peut-être est-ce dû au fait que je ne m'attendais pas à trouver ce type de texte plus... réaliste dans ce recueil majoritairement fantastique, steampunk, zombiesque... bref tout ce que vous voulez mais pas « réel » , mais j'ai trouvé une telle justesse dans ce texte, une poésie, il y a quelques minutes encore je disais à Meli que l'auteur avait le don de rendre la cruauté poétique et c'est exactement ce que j'ai trouvé dans ce texte, une vie qui n'a rien d'évident, le monde de la mode est rempli de charognards néanmoins, ce jeune homme le survole tel un funambule, rien ne l'atteint, rien ne l'arrête, une seule chose compte vraiment... atteindre son but ! (C'est bien dit non ?! Oui je m'auto-congratule, il le faut parfois).

La dernière nouvelle sur laquelle je tiens à revenir est la dernière du recueil, Le roi d'automne, pour les personnes n'ayant pas lu Âmes de Verre, cela ne pourra que vous donner envie d'en savoir plus sur l'univers de la saga Le Sidh, et pour les personnes l'ayant lu ça ne sera que du bonheur de retrouver le personnage d'Ambre et cet univers si complet. Nous voici encore une fois dans le Nord, ça fait tout de même bien plaisir de voir sa région mise en avant dans un texte fantastiquement riche, c'est Samain et les Fialas envoie leurs jeunes sous la surface pour les tester et tester leur pouvoir... mais est-ce la seule raison ? C'est en suivant Kassem et Ambre que vous le découvrirez, vivrez leur aventure d'un bout à l'autre, en aurez le souffle coupez, les yeux écarquillez, vous serez peut-être terrifiés par moment mais, croyez moi, l'émerveillement face à cet univers vous fera vite oublier votre peur ! N'hésitez plus entrez dans l'univers des Sidh !!

Que pourrais-je ajouter... Vous l'aurez compris j'ai été conquise par le style et la plume de l'auteur qui est piquant, fascinant, drôle (dans la cruauté), poétique, une plume riche et parfaitement travaillé qui nous prouve qu'un texte complet, riche, bien écrit, complexe peut-être captivant et non barbant ou pompeux. Chaque nouvelle est une petite pierre précieuse que l'on prend plaisir à lire en long en large et en travers, on en scrute les détails, on est happé par une histoire fascinante de base et encore rehaussé par un style fantastique. Chaque nouvelle possède une forme spécifique, on ne peut nier la qualité de cette forme même si le fond ne plaît pas toujours à 100%.

Il m'est impossible de terminer cette chronique sans vous parler du livre objet, certes le contenu, les textes sont sublimes, mais c'est aussi une magnifique couverture, chaque texte est présenté par une illustration (je manque de superlatif) admirable, splendide (merci dictionnaire des synonymes (oui ça fait 2h que je suis sur cette chronique mon cerveau fatigue)) du très talentueux Loïc Canavaggia que j'ai découvert avec Âmes de Verre mais que je redécouvre ici, ces dessins sont vraiment d'une qualité remarquable ! De plus Le roi d'automne nous offre un panel d'illustrations de divers et talentueux illustrateurs ! Chaque paragraphe de chaque nouvelle est séparé par un petit dessin que j'ai bien apprécié, de petits détails qui font beaucoup pour un livre et une lecture !

En conclusion, y a-t-il vraiment autre chose à ajouter ? N'ai-je pas tout dis ? Des histoires fantastiques, de multiples univers fascinants, des personnages plus ou moins touchants, tout cela sous une plume et un style à faire pâlir plus d'un auteur classique (non je ne suis pas hypocrite, c'est faux, je m'insurge, je dis ce que je pense et ressent) et des illustrations sublimes... que demander de plus lors d'une lecture ?! Du réalisme ?! Pouvez-vous affirmer que tout ce qui se déroule dans ce livre ne se passera pas un jour ?!


Encore merci à Anthelme Hauchecorne pour cette lecture et pour sa confiance ! 

2 commentaires:

  1. Un recueil qui m'intrigue beaucoup depuis un moment, il faudrait que j'essaye de le trouver ! J'ai un peu peur qu'il ne me plaise pas, mais en même temps je pense que si j'accroche, je vais beaucoup aimer ^.^

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